Élections américaines 2024 : « Le meilleur président de ma vie adulte doit se retirer, proclame Paul Krugman du New York Times. - Blog de Laure Pallez

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3 juillet

Élections américaines 2024 : « Le meilleur président de ma vie adulte doit se retirer, proclame Paul Krugman du New York Times.

Alors que 2024 était encore un scrutin indécis aux Etats-Unis il y a quelques jours, les derniers sondages (Rear Clear Pooling) annonçant les deux candidats à égalité parfaite (43% des intentions de vote), 8% préférant un autre candidat et 5% indécis, le débat du 27 juin a changé la donne.

En 2020, Joe Biden remportait l’élection présidentielle avec 81 millions de voix (51,3%), contre 74 millions (46,8%) pour Trump (+10 millions de voix vs. 2016). Mais, après le débat du 27 juin 2024, les démocrates sont inquiets, les indécis perdus et les Républicains jubilent.

L’affrontement entre Joe Biden et Donald Trump du 27 juin dans un face-à-face de 90 minutes diffusé sur la chaîne CNN a provoqué un torrent de réactions dans la presse américaine qui s’accorde largement sur la « faible » performance de Joe Biden. « La nuit désastreuse de Biden va altérer le cours de l’élection », estime même le Wall Street Journal.

Les deux rivaux ont été interrogés sur l’économie, l’avortement, l’immigration, l’Ukraine, Israël et l’environnement. Donald Trump aura dominé le débat, en imposant son style, multipliant les exagérations et les mensonges, face à un Joe Biden offensif sur le fond mais embrouillé sur la forme. L’ancien président a traité les démocrates de « radicaux » sur le sujet de l’avortement, les accusant de vouloir pratiquer des IVG jusqu’au neuvième mois de grossesse (NDRL : cf. la décision historique de l’arrêt Roe vs Wade de 1973, qui avait autorisé au niveau fédéral l’accès à l’avortement jusqu’au seuil de viabilité du fœtus, généralement fixé à vingt-deux ou vingt-quatre semaines de grossesse).

Donald Trump a aussi régulièrement esquivé des questions, notamment sur son rôle dans les évènements du 6 janvier 2021 et sur sa réaction en cas de défait en novembre prochaine. Il ne s’est pas engagé à reconnaitre sans conditions le résultat des élections et s’est délesté de toute responsabilité dans l’assaut au Capitole.

Les attaques échangées par les candidats ont été nombreuses : « vous êtes le pire président de l’histoire des Etats-Unis » se sont accusés mutuellement les rivaux ; « vous êtes une pleureuse » a lancé Joe Biden. D. Trump s’en est aussi pris à Hunter Biden, le fils du président, récemment condamné. Biden de répondre « un candidat à la présidence est effectivement un criminel condamné et vient de dire ‘je n’ai pas couché avec une star du porno’ dans un débat présidentiel », etc. Bref, une pauvre qualité du débat qui décidément fait écho.

« On est foutus » a confié un démocrate de la campagne de Biden à CNN. Interrogée sur CNN, la Vice-présidente Kamala Harris a tenté de rassurer sur la performance de Joe Biden tout en admettant que le début avait été laborieux. Karen Tumulty du Wahington Post a rappelé qu’il reste encore cinq mois à Joe Biden, et un débat, programmé le 10 septembre, si les deux candidats veulent le maintenir.

En 2020 j’expliquais que Joe Biden était le barycentre de la gauche américaine, une gauche qui est hélas gangrenée par les extrêmes et effraie les électeurs en arbitrant sa radicalité derrière le premier amendement de la constitution américaine. Donald Trump quant à lui était resté largement majoritaire chez les ouvriers et les employés (toute origine ethnique et genre confondus), largement en tête dans les zones agricoles et rurales (54%). N’oublions pas que l’Amérique rurale joue un rôle prépondérant dans l’élection du Président des Etats-Unis du fait du processus électoral par suffrage indirect. En effet, tous les États disposent, quelle que soit leur population, d’au moins trois grands électeurs de base, ce qui donne aux Etats les moins peuplés – généralement les états les plus ruraux – un surpoids significatif dans le système du Collège électoral, ainsi qu’au Congrès. En outre, un nombre important des états pivots (swing states) dans les élections présidentielles sont des états où l’agriculture est une industrie particulièrement influente (Iowa, Ohio, Floride, etc.), donnant encore plus de poids aux électeurs ruraux américains.

En tout cas, les médias américains constatent une véritable unité entre D. Trump et les sénateurs républicains lors de sa première visite, le 14 juin dernier, au Congrès depuis l’assaut du Capitole.On assiste à une capitulation totale du parti républicain et de l’establishment traditionnel face à l’émergence de cet outsider.Donald Trump, qui dispose de bonnes chances d’être élu en novembre face à Joe Biden, s’est entouré d’une armée d’administrateurs, juristes, militaires, conseillers politiques d’une loyauté sans faille qui sera prête à mettre en œuvre son programme dès son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025.

Pour ce faire, il pourra s’appuyer sur un manuel soigneusement préparé par une centaine d’organisations censées représenter toute la diversité de la constellation conservatrice américaine, le tout sous la direction de la Heritage Foundation. Ce centre de réflexion conservateur, situé à Washington et fondé en 1973 s’est largement développé sous la présidence de Ronald Reagan dans les années 1980 avant de devenir l’un des principaux laboratoires du trumpisme en amont de l’entrée en fonction de l’ex-président en janvier 2017. Au programme, entre autres :refouler l’immigration en faisant éclater le département de la sécurité intérieure, supprimer des principes nocifs de la théorie critique de la race (critical race theory), abroger les politiques climatiques de Biden, réinitialiser la diplomatie américaine…etc.

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