L’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger est l’opérateur qui assure les missions de service public relatives à l’éducation en faveur des enfants français résidant hors de France. Elle contribue au rayonnement de la langue et de la culture françaises. Les dotations de l’AEFE s’élevaient à environ 417 Millions € (PLF 2021), après avoir baissé brutalement de 33 millions à l’été 2017 et après un « rebasage » en 2020 de 24,6 millions. Mais sa sous-dotation est chronique et l’AEFE peine à retrouver la dynamique budgétaire plus favorable dont elle aurait besoin.
Comment maintenir le réseau, mieux servir les familles françaises et étrangères, comment accompagner les personnels sans un minimum de moyens budgétaires dans les prochaines années ? Si on ne fait rien, l’AEFE perdra de l’influence. Elle est désormais dans l’impossibilité d’emprunter dans de bonnes conditions car elle est considérée comme un organisme divers d’administration centrale, statut lui interdisant de recourir à des emprunts au-delà de douze mois. Il faut donc faire sauter son statut d’ODAC mais le gouvernement s’y est refusé. L’État doit signifier à l’AEFE son intérêt en lui faisant davantage confiance !
Constatant les limites budgétaires et politiques actuelles, il semble pour beaucoup évident que le doublement des effectifs des apprenants, ne se fera que par l’ouverture de nouvelles écoles homologuées « partenaires » et signifiera forcément pour les familles des frais de scolarité considérables et cela correspondra à la privatisation de l’enseignement. Tâchons de l’éviter et pensons à l’accompagnement des familles françaises à l’étranger !
Nous pensons également aux près de 70% des enfants français qui ne sont pas scolarisés dans le réseau d’enseignement français. Il faudrait développer les coopérations éducatives. Officiellement, seul le label Francéducation considère cette approche de reconnaissance pédagogique mais il conviendrait d’envisager des perspectives de développement qualitatif de l’offre. Il y a bien le dispositif FLAM, mais son enveloppe budgétaire n’est pas à la hauteur des ambitions qu’on lui prête. Les élus locaux des Français de l’étranger doivent pour ces raisons pouvoir jouer un rôle moteur et accompagnateur et gagner en compétence dans ces domaines.
Nos Instituts et Alliances ont un savoir-faire qui pourrait en outre davantage irriguer les publics scolaires par de nouvelles synergies et refaire ainsi le lien avec de nombreux jeunes Français binationaux, sans parler de leur apport à l’influence internationale et l’image de la France. De vraies questions se posent sur le statut des personnels et notre pays a, on le voit dans l’important dispositif existant, des ambitions culturelles pour asseoir son influence, défendre ses valeurs, conserver une assise dans un monde multipolaire mais la situation des Instituts et d’une centaine d’Alliances Françaises est très délicate. La plupart sont restés très dynamiques pendant la crise sanitaire mais souffrent face à la concurrence accrue sur internet et l’impossibilité de reprendre des activités culturelles. En France, des alliances ont dû se séparer de personnels, voire mettent la clé sous la porte. Là encore, quelle est notre ambition ? Quelle place pour les francophonies dans toutes leurs spécificités et leurs richesses ?
FRANÇAIS DU MONDE : LA FRANCE EN COMMUN !
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